Violé pendant 15 ans

Témoignage Publié le 16.11.2017

Violé pendant 15 ans

J'avais 6 ans quand il m'a touché, il me masturbait dans sa chambre, il me disait que c'était pour me montrer et je ne devais rien dire. Puis il venait aussi dans ma chambre pendant que maman dormait, je devais le caresser, le masturber, lui pratiquer des fellations, il insérait son doigt dans mon anus, puis éjaculait dans un mouchoir en tissu. Il venait 3 à 4 fois par semaine et cela à duré 15 ans. Je devais subir son haleine (il était alcoolique et fumeur) puis son corps couvert de psoriasis. Il me disait que "si tu parles tu auras de sérieux problèmes". Alors je n'ai jamais rien dit et j'ai grandi en pensant que tout le monde vivait la même chose secrètement.

Toutes les nuits je m'interdisais de dormir par peur de le voir et quand il était là j'avais peur que maman se réveille. Avec des nuits si difficiles il y avait forcément des conséquences à l'école. A l'âge de 19 ans, j'ai eu l'occasion de partir vivre à Paris. Pendant les vacances je rentrais voir mes parents et à chaque fois, à chaque occasions il recommençait, alors je leur rendait systématiquement visite avec quelqu'un qui m'accompagnait. Un jour je me suis retrouvé seul avec lui et il a tellement insisté que j'ai du me réfugier dans les toilettes, j'étais tétanisé, il est parti en jurant et en me menaçant.

Puis peu avant mes 28 ans et après 4 tentatives de suicides et les séjours en hôpital psychiatrique qui vont avec, j'ai réussi à déposer plainte; le sol s'est alors dérobé sous mes pieds, ma grand-mère hospitalisée, ma maman en dépression, et je découvre qu'il y a d'autres victimes. Il a été mis en liberté conditionnelle (obligation de pointer chaque semaine à la gendarmerie et interdiction de m'approcher), je l'ai croisé plusieurs fois dans la rue et à chaque fois une crise de panique, impossible de contenir mes larmes et les tremblements. Je ne voulais alors plus sortir de chez moi. Puis, un jour, j'apprends son décès, donc pas de procès (je ne le digère toujours pas). Son frère me laisse un message téléphonique me disant "il est mort, j'ai choisi 2 cercueils, tu es son seul héritier, tu as maintenant suffisamment d'argent pour gérer son enterrement" (j'ai pris le moins cher 7500 euro). Je suis allé à l'enterrement en espérant trouver du soutien, mais là le choc, on me reproche de "l'avoir laissé crever comme un chien". Puis dans l'église je me suis retrouvé seul à droite du cercueil, tout le monde se trouvait de l'autre côté. Je me jure alors de ne pas pleurer face à un tel affront.

Plusieurs personnes qui m'ont connu enfant ont arrêté de me parler et certaines m'ignorent encore. J'ai fait au total 6 tentatives de suicide, je n'ai jamais réussi à m'épanouir sexuellement, à 42 ans aujourd'hui je vis avec un homme merveilleux qui ne m'impose rien et se souci constamment de mon bien-être. J'ai toujours cette peur qu'un enfant puisse connaître et vivre les peurs et les angoisses avec lesquelles j'ai dû vivre durant une trentaine d'années. Maman à finit par m'avouer que ce salop n'était pas mon père biologique, je lui en voulu de ne pas me l'avoir dit. Porter plainte contre un type qui n'est pas mon père me semble plus facile, peut-être que le dénoncer dés le début aurait été plus simple si j'avais su qu'il n'était RIEN. J'ai eu une super thérapeute, je ne pensais pas en arriver là. Aujourd'hui je vais bien, mais il reste toujours cette peur de rechuter dans la dépression, et de revivre ces angoisses.

Nous en parlons
W
william85
Publié le 02.07.2019
Inscrit il y a 6 ans / Nouveau / Membre

Voilà,1 an après ce témoignage j'ai rechuté, j'ai demandé à être hospitalisé (pas de TS) . Mais la prise en charge est quasi inexistante. A moins de gagner suffisamment d'argent. Pour accéder à des soins en libérale. Je ne plus quoi faire. :sad:

N
NicolasG
Publié le 17.05.2018
Inscrit il y a 6 ans / Nouveau / Membre

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